vendredi 30 janvier 2009

Témoignage alarmant de Claude Bourguignon, ex-agronome de l'INRA, sur l'état des sols en Europe et le risque de l'agriculture chimique pour la terre.

Conférence de Claude Bourguignon sur la revitalisation des sols.

Claude Bourguignon, est un ingénieur agronome français, réputé pour ses travaux et expériences sur la microbiologie des sols. Docteur en sciences et fondateur du LAMS : Laboratoire d'Analyse Microbiologique des Sols, il travaille en France, mais aussi en Europe, en Amérique et en Afrique.

Les outils et concepts qu'il a développé sont toujours utilisés par les agriculteurs biologiques ou biodynamiques qui ont des sols beaucoup plus actifs et riches en organismes vivants et en biodiversité que ceux de l'agriculture dite « conventionnelle » où parfois on ne trouve presque plus trace de vie.

Le labour et les techniques d'agriculture intensive continuent néanmoins à être utilisés. Claude Bourguignon estime qu'on perd aujourd’hui sur un sol agricole d'agriculture conventionnelle en moyenne « 10 tonnes de sol par hectare et par an », dans certains cas, on atteint 100 tonnes par an et par ha dans les zones où le sol est plus fragile.

Il estime que l'agriculture européenne va obligatoirement devoir changer car elle n'est plus compétitive (92% des agriculteurs ont disparu en 50 ans), ne survit que grâce aux subventions, et génère des produits de mauvaise qualité.

Il souhaite que les pratiques agricoles changent et qu'on apprenne à cultiver un sol sans l'éroder. Il conteste le dogme qui consiste à croire que le sol est un support inerte qui nécessite qu'on y ajoute de l'engrais (rendant ainsi les plantes malades et obligeant à utiliser des pesticides pour les soigner). Il indique que le sol, loin d'être inerte, contient 80% de la biomasse de la Terre et ne nécessite aucun engrais et donc aucun pesticide. Il recommande également de changer les habitudes relatives aux espèces cultivées en remplaçant par exemple la culture du maïs (trop consommatrice d'eau et peu adapté au climat européen) par celle du sorgho.

Il prône le retour aux haies et à une agriculture agro-sylvo-pastorale et explique que le seul moyen de faire renaître un sol mort est l'utilisation massive du bois raméal fragmenté.

(source wikipédia)



Vidéo extraite du film " Alerte à Babylone " de Jean Druon


5 commentaires:

  1. Merci Claude BOURGUIGNON pour votre savoir, votre intelligence, votre combat, votre courage.

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  2. Bourguignon n'est pas un expert si crédible. S'il sait attirer l'attention des média (qui devraient quand même vérifier leurs sources auprès de vrais chercheurs INRA, IRD, CNRS...) sur un sujet réel (les sols sont effectivement négligés et la directive cadre européenne n'avance pas) il faut savoir qu'il vend également des prestations analytiques et qu'il fait la promo de vendeurs d'amendement des sols (poudre améliorant soit disant la qualité biologique des sols)... Sa posture, en plus d'être peu pertinente scientifiquement, n'est donc pas totalement neutre : il a tout intérêt à dire que les sols sont morts pour vendre des analyses et des produits pseudo-améliorants les sols...

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  3. Agronome Québécois, j'appuie le fond du discours de M.Bourguignon à l'effet que l'agriculture conventionnelle va droit à un cul de sac avec une dégénérescence de la qualité des sols. Cela amène une agriculture où les maladies sont de plus en plus fréquentes et importantes. La seule issue passe par une prise de conscience collective des agriculteurs et des intervenants agricoles. En tant qu'agronome, je suis heureux de voir de plus en plus de producteurs prêts à revenir à la base pour favoriser la productivité des sols et cultures: comprendre le sol et les plantes. Cette compréhension amène naturellement les producteurs à faire des choix, des ajustements pour travailler avec la nature et non contre.

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  4. Son discours est loin d'être cohérent et pertinent!
    Son laboratoire est une entreprise privée, car monsieur Bourguignon n'a jamais été titularisé dans n'importe quel organisme publique français qui soit (faire des CDD à l'INRA est chose courante). Certes, il a eu pour mérite de monter sa propre entreprise, mais il ne se tient pas au courant de dernière avancée dans l'étude de la qualité des sols... qu'il se renseigne auprès de BioEMCo (UMR en région parisienne) ou EMMAH (INRA Avignon) rien que pour cité ces 2 unités parmi toutes celles qui se penchent sur le sujet...
    Je ne l'ai jamais vu dans un colloque (pourtant, on peut y croiser nombre de scientifique travaillant dans le privé venant s'instruire sur les avancées de leurs collègues du publique), ce qui est une démarche indispensable pour se tenir au courant de ce qui se passe dans la recherche (indépendante !), pouvoir mettre ses connaissances à jour, et communiquer sur ses travaux (de sa petite entreprise non indépendante...)... se soumettre à la critique de ses paires en quelques sortes... mais bon, quand on a rien de solide, c'est sûr qu'on se planque de ceux qui peuvent remettre en cause ses travaux... alors que se faire un peu de pub tout en impressionnant la ménagère de moins de 50 ans, c'est beaucoup plus facile.
    Attention, il ne faut pas se méprendre, sa démarche n'est PAS SCIENTIFIQUE MAIS COMMERCIALE.
    Aller voir le discours de Patrick Lavelle, Luc Abadie, Augusto Zanella ou Jean Christophe Lata sur les sols, là, vous pourrez gouter à un discours pertinent et scientifique!

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  5. Les scientifiques devraient sortir un peu plus souvent sur le terrain et constater non seulement l'état des sol mais aussi la pauvreté de la diversité des cultures. Traversez la France et vous verrez un trio gagnant ( maïs,céréales,colza) et de temps en temps un peu d'autre chose. Les "scientifiques " nous ont poussé dans un sens pendant des années (la révolution verte) avec la complicité des grandes firmes (comme pour les médicaments cf le livre de Claire Séverac). Aujourd'hui le monde paysan crève et j'en fais partie. Ceux qui sont censés nourrir les gens ne pensent plus qu'à défiscaliser pour une partie et rester en vie pour une autre. On peut certes critiquer les motivations des Bourguignon mais moi elles me semblent moins préjudiciables que les conseils "avisés" des scientifiques." Sciences sans conscience n'est que ruine de l'âme" mais aujourd'hui ou est la conscience ? Il faudra bien un jour que les gens qui décident du sort de la planète se rendent compte qu'ils scient la branche sur laquelle ils sont eux-même assis. Le plus dur dans tout ça c'est de motiver nos enfants à apprendre à l'école pour qu'ils aient les outils demain pour réagir. Je suis agriculteur, j'ai décidé d'arrêter pour reconsidérer la vie sous un autre angle.

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